Expérience, objectivité, regard neuf… Les entreprises, petites ou grandes, ont de plus en plus recours aux services de ces intermittents de la direction financière. Un système où chacun trouve son compte.
Longtemps resté confidentiel, le marché des directeurs administratifs et financiers (DAF) à temps partagé connaît un certain essor. « Il y a un effet de cercle vertueux : plus cette offre se fait connaître, plus la demande est forte », assure Xavier de Saint-Marc, fondateur du cabinet DSM-Gestion qui fait le lien entre des DAF indépendants et des entreprises en demande. TPE, PME mais aussi grands groupes se montrent de plus en plus intéressés par ce système. Passage en revue des principaux atouts de ces professionnels pas comme les autres.
Permettre aux entreprises de remplir un besoin ponctuel…
Dans le monde des DAF à temps partagé, il existe deux grands types de contrats : les missions ponctuelles qui peuvent s’étaler sur quelques mois, voire une année, et les missions d’accompagnement dans le temps de quelques jours par mois à quelques jours par semaine au sein d’une même entreprise. Ce dernier profil sied particulièrement aux TPE et aux PME qui n’ont pas les moyens financiers ou une activité suffisante pour salarier à temps plein un as de la finance. « Mais parfois, nous nous retrouvons également dans des entreprises qui disposent d’une équipe de DAF trop occupée par les tâches quotidiennes pour gérer tout changement brutal, comme une acquisition, note Xavier de Saint-Marc. Nous intervenons alors ponctuellement pour soutenir l’équipe présente et gérer cette période plus délicate. »
…avec un regard nouveau et objectif…
Le directeur financier à temps partagé se caractérise avant tout par sa liberté d’action. « En cas de désaccord, la société comme le DAF ont la possibilité de casser plus facilement le contrat qui les lie, explique Florence Jenny, DAF à temps partagé depuis près de trois ans. Cette très grande souplesse permet d’avoir un contact très direct avec le patron ou la direction générale, sans avoir de tabous. » Un oeil neuf et objectif qui ne semble pas effrayer les entreprises, bien au contraire : « Le DAF à temps partagé ne cherche pas à faire carrière dans l’entreprise et n’a pas d’intérêt contradictoire avec les équipes en interne. Cela lui permet de parler beaucoup plus franchement à la direction avec des idées extérieures et objectives qui plaisent », affirme Xavier de Saint-Marc.
…enrichi par une forte expérience…
Avant d’exercer son activité professionnelle à temps partagé, Franck de Massia a roulé sa bosse. Sur son CV, des noms aussi prestigieux que Thomson, Bombardier, Thales ou Deutsche Bahn sont inscrits. Des expériences diverses qui lui ont permis d’acquérir des réflexes qu’il met aujourd’hui au service de ses clients : « Quand l’entreprise Boutté s’est adressée à moi pour un problème de trésorerie, j’ai pu identifier les deux soucis en deux jours et mettre en place une solution la troisième journée », se félicite ce DAF à temps partagé depuis un an.
…et valorisée malgré une fin de carrière chaotique
Dans l’immense majorité des cas, le choix du temps partagé est initialement contraint pour ces DAF. « Après quarante-cinq ans, il est très difficile de retrouver un poste car les sociétés hésitent à vous embaucher », regrette Florence Jenny. Alors, cette solution plus ou moins transitoire permet à ces directeurs financiers de s’assurer un revenu confortable malgré une fin de carrière moins stable qu’elle n’a pu l’être par le passé. « Si, souvent, on ne vient pas au statut de DAF à temps partagé par choix, beaucoup y restent parce qu’ils s’y plaisent », conclut Xavier de Saint-Marc.
Source : Vincent Bouquet