Brigitte Aubine et Nathalie Vuitton expertes en management, animent un cycle de formation « Les fondamentaux du Manager de proximité » chez Techniques de l’Ingénieur.
Elles y travaillent sur la posture d’ingénieur manager, la légitimité à faire preuve d’autorité, les enjeux, les risques, l’aspect « marteau et enclume » de ces cadres intermédiaires à la fois managers et managés et également sur les outils RH permettant de gérer une équipe au quotidien, les techniques d’accompagnement des équipes et la gestion des conflits,la conduite du changement…
On a trop souvent tendance à croire que le management est le privilège du statut de « cadre ». Or la pratique du management s’exerce dès le niveau agent de maîtrise où des chefs d’équipe ou des managers de proximité « encadrent » des équipes techniques.
Souvent promus à cette fonction d’encadrement par leur compétence technique et/ou leur implication qui les légitime, les managers de proximité se heurtent vite à la complexité de la fonction à laquelle leurs parcours académiques les a souvent peu préparés. Ce n’est pas pour rien qu’on entend souvent des managers à ce niveau de responsabilités dire qu’ils sont pris « entre le marteau et l’enclume » et qu’ils en sont parfois désarmés.
Même si le bon sens n’est pas l’ennemi du manager, bien au contraire, il a ses limites. Les managers peuvent éprouver des difficultés pour accomplir des actes de management au quotidien, se sentir parfois « limite » ou peut-être même remis en cause par ses subalternes, croyant bien faire. C’est aussi une part du travail des cadres intermédiaires, de convertir les objectifs stratégiques de leur hiérarchie en objectifs opérationnels pour leurs équipes, souvent avec des fortes pressions de résultats et de moins en moins de moyen.
La tête dans le guidon, ils sont amenés à faire un management « pompier », sans recul, en gestion de l’urgence pour répondre à des enjeux court terme. Ils ont donc besoin de hiérarchiser leurs priorités, d’identifier à qui ils peuvent déléguer, anticiper l’urgence, les crises, les phases critiques, de façon à affronter challenges le plus sereinement possible. Comme managers, ils ont aussi à s’impliquer dans les évaluations et les évolutions des compétences, selon les besoins à venir.
L’ingénieur manager connait bien son métier, l’aime et s’y jette avec plaisir. Les ingénieurs s’inscrivent généralement beaucoup dans le faire et le faire-faire et peuvent rencontrer des difficultés dans la conceptualisation, la gestion des équipes, à prendre le temps de prendre du recul, à gérer les compétences, à communiquer.
Ils doivent sortir de leur cœur de métier car cette part de management prend de plus en plus de place dans leur travail au quotidien, au fur et à mesure de l’avancement de carrière. Ils doivent donc développer des compétences managériales, de RH, de communication. Pour l’instant très peu de formations d’ingénieurs intègrent des modules de management. Et quand bien même, c’est par la pratique qu’on apprend.
Source : Techniques de l’ingénieur