Interview : Gwendoline Vessot DRH à temps partagé chez Finaxim
Gwendoline Vessot est directrice des ressources humaines à temps partagé au sein du réseau Finaxim. Elle nous explique comment elle vit son emploi au sein du groupe et les avantages qu’elle en retire. Pourquoi être DRH à temps partagé ? On éclaircit tout ça dans l’interview.
Bonjour Gwendoline, quelle est votre profession ?
Je suis DRH à temps partagé depuis un peu plus de 2 ans maintenant. Je suis à mon compte, en statut de microentreprise, et affiliée au réseau Finaxim.
Quelles sont les difficultés à pratiquer votre activité sur le marché ?
Un aspect chouette dans les RH est la richesse des métiers et la diversité des activités qu’on peut faire en tant que RH. On peut découper ce métier en 3 grands domaines :
- L’aspect administratif/gestion du personnel (établissements et gestion des contrats/entrées sorties/obligations réglementaires, gestion de la paie) ;
- L’aspect relations sociales (relations avec les représentants du personnel ; quelque chose qui pèse très lourd en France dès que l’entreprise grossit un peu) ;
- L’aspect développement RH (qui recouvre la gestion des compétences à partir du recrutement, la formation, la gestion de carrières, le développement managérial, etc.).
Cette diversité est à la fois un atout et un souci.
Dans un grand groupe, on peut vite se retrouver cloisonné à juste un aspect de la fonction, ce qui peut nous plaire si c’est cet aspect-là qu’on aime, ou nous frustrer à la longue. Dans une plus petite structure, on peut avoir au contraire tout en main, ce qui peut nous plaire si on aime cette diversité, ou nous ennuyer si cela nous oblige à consacrer beaucoup de notre énergie à des points qui ne nous plaisent pas franchement.
Par ailleurs, une petite structure investit souvent d’abord dans l’aspect administratif, car c’est ce qui, le plus vite, apparaît comme nécessaire (car source de stress du fait de la complexité) à ses dirigeants. Ces derniers mettent souvent plus longtemps à réaliser à quel point investir dans du développement RH est indispensable à la solidité sur le long terme.
En ce qui me concerne, j’ai une préférence pour le développement RH, mais j’aime avoir de nombreux leviers en main pour contribuer au fonctionnement de l’entreprise, et donc la possibilité de toucher à tout est une composante essentielle.
Pourquoi avoir choisi de travailler à temps partagé ?
C’est au départ venu d’une grande interrogation sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. J’ai commencé ma carrière dans de grands groupes, j’ai adoré ce que j’y ai fait, appris énormément de choses, mais une fois que j’ai eu des enfants je me suis pris de plein fouet la difficulté, pour le monde du travail français, à intégrer qu’un salarié puisse être performant à temps partiel, et donc, à lui proposer des postes à responsabilité qui ne soient pas du temps plein, ou, à la rigueur, du 80 %.
J’avais envie de voir mes enfants davantage que les weekends et après 20 h les soirs de semaine ET d’avoir une activité professionnelle stimulante, sans devoir me satisfaire d’un poste plus « plan plan » juste parce que je souhaitais consacrer une partie de ma semaine à autre chose.
Je pensais que ça n’existait pas et que j’allais devoir choisir, ce qui me frustrait énormément… jusqu’au jour où j’ai découvert le travail à temps partagé et donc la possibilité, justement, d’intervenir un nombre de jours prédéterminé auprès de 1, 2 clients ou plus. Bien que la plupart des personnes travaillant à temps partagé visent à remplir un temps plein, j’ai tout de suite vu que pour moi, il suffirait tout simplement d’avoir un carnet de commandes de format plus réduit.
Le client, sachant qu’on n’est son RH que pour certains jours, se fiche pas mal que les autres jours, on soit en train d’accompagner un autre client… ou de pouponner ! Il ne voit qu’une chose, le résultat.
C’est vraiment ce qui m’a plu dans le temps partagé : la possibilité de sortir d’une culture du présentéisme pour rentrer pleinement dans une culture du résultat. Le client n’a que faire des heures que je passe à bosser. Même, il préfère que je fasse les choses le plus rapidement possible, avec le niveau de qualité nécessaire, mais pas plus, puisque mon temps… il le paie. Depuis que je suis à temps partagé je n’ai plus le fameux syndrome de la boite mail qui déborde que connait tout cadre. Dans ce process, le client est responsabilisé et communique avec moi sur des points qui lui tiennent vraiment à cœur, le reste m’est épargné.
De la même manière, au début de mon activité j’ai fait remarquer en riant à mon premier client « 6 mois que je bosse pour toi, et je ne t’ai jamais facturé la moindre slide PowerPoint ! ».
Bien entendu, pour d’autres clients aux besoins différents, j’ai eu recours à PowerPoint là où c’était pertinent, mais en temps partagé on va à l’essentiel, et pour moi qui fonctionne à l’efficacité et pour qui l’utilité de ce que je fais est très important, c’est très satisfaisant.
Quel est l’avantage de travailler à temps partagé ?
Je travaille quand je veux, et j’ai pu faire varier mes semaines de travail entre 1-2 jour (les derniers temps avant la naissance de mon numéro 3, notamment) et 3-4 jours selon mes priorités du moment.
Le 2e point qui m’a attirée est la diversité des missions possibles : en RH à temps partagé, on a la possibilité de toucher à tout, c’est très stimulant. Un client nous demande un truc, un autre quelque chose de différent, chez un 3e on va réutiliser quelque chose qu’on a fait chez le premier, mais en l’adaptant aux spécificités de ce 3e. C’est passionnant. Ainsi, en ce qui me concerne, moi qui ai toujours travaillé dans l’industrie lourde en tant que salariée, et qui adorais ce milieu, je ne serais pas allée prendre un poste dans un autre milieu, car l’environnement-usine m’aurait trop manqué. À temps partagé, j’ai pu conserver des clients dans ce secteur et découvrir d’autres secteurs passionnants aussi.
Idem sur les missions : pour certains clients, j’ai des missions assez généralistes, mais je cumule aussi avec beaucoup de conception et animation de modules de formation managériale, etc.
Et enfin idem sur les clients : l’avantage du temps partagé c’est qu’on n’est pas dépendant de son client comme on peut l’être de son employeur : on peut choisir les clients avec lesquels on est en phase, plutôt que d’être l’instrument d’une politique qui ne nous convient qu’à moitié.
Tout ceci dope donc l’intérêt du travail ; j’ai le sentiment de passer très peu de temps à faire des choses que je n’aime pas, puisque même les quelques activités qui me passionnent moins sont pleines de sens malgré tout, et que je peux les réaliser de la manière la plus efficace possible.
Quels sont les avantages à travailler au sein du Réseau FINAXIM ?
- Apport d’affaires : à la fois par les commerciaux salariés du groupe, et par les autres membres du réseau. Il y a beaucoup de sous-traitances entre nous, ce qui permet d’assurer la meilleure qualité de travail au client puisqu’au lieu d’essayer de bricoler, on va tout simplement solliciter un collègue sur les points qu’on ne maîtrise pas/qu’on n’a pas le temps de gérer. J’ai trouvé cela très sécurisant, notamment pour me lancer ! Et ça augmente encore l’intérêt du travail puisque, comme grâce à toutes ces opportunités je n’ai pas à craindre de me retrouver avec un carnet de commandes vide, je n’ai pas la tentation de prendre des missions qui ne m’intéressent pas, juste pour des raisons financières. Je ne manque jamais de business
- Soutien métier et capacité d’apprentissage. Avant d’entendre parler de Finaxim je ne me voyais pas devenir indépendante, car au sein des grands groupes dans lesquels j’avais fait mes débuts de carrière, j’avais énormément apprécié le fait de pouvoir à chaque fois apprendre des choses nouvelles. Si j’avais quelque chose à faire de nouveau, je pouvais m’y attaquer en sachant qu’au besoin, je pourrais aller assurer mes arrières en vérifiant par la grâce du « coup de fil à un ami », c’est-à-dire en sollicitant le regard et l’expérience d’un autre RH du groupe. J’imaginais qu’en tant qu’indépendant, on pourrait vite se retrouver à refaire toujours la même chose [ce qu’on maîtrise] sans sortir de sa zone de confort, afin d’assurer un bon niveau de qualité au client, ou se hasarder très loin de sa zone de confort, mais tellement loin qu’on ferait courir un risque au client en faisant de l’à peu près.
Chez Finaxim, il y a la possibilité de :
- poser des questions sur un forum interne, et c’est très vivant, chacun a à cœur de faire bénéficier de son expérience ;
- partage de documents types servant à l’organisation d’élections de représentants du personnel ;
- conversation téléphonique pour répondre à l’une ou l’autre question ;
- échange sur les besoins d’un client pour bénéficier d’un regard extérieur sur la problématique.
Tout ceci, j’en ai bénéficié, et inversement j’ai contribué à cette dynamique. Cela m’a permis d’apprendre énormément de choses tout en maintenant toujours un bon niveau de qualité.
- Pas de sensation d’isolement. Même si physiquement je vois assez peu souvent mes collègues Finaxim [et encore, c’est ma faute, les occasions de convivialité ne manquent pas, le temps pour en profiter, lui, en revanche…], je sais qu’ils sont là, au fur et à mesure des liens se créent et je sais pouvoir passer un coup de fil quand j’ai besoin
- Aide à la structuration du business : quand on démarre, ce n’est pas toujours facile de savoir comment présenter les choses à un client, comment formaliser une offre, une réponse à un appel d’offres, comment se positionner en termes de prix. Le groupe est aussi là pour ça.
Est-ce que vous recommander à vos confrères ce modèle de travail et pourquoi ?
Je recommande… ou pas ! Le salariat a plein d’avantages aussi. Avoir des semaines toujours différentes, ne pas savoir ce qu’on fera dans 3 ou 6 mois, jongler entre différents clients ça ne convient pas à tout le monde, tout le temps. Ça demande de la souplesse, de savoir cloisonner et décloisonner selon les moments, ainsi qu’une bonne dose d’optimisme. On peut souhaiter mettre son énergie dans autre chose.
Je recommande donc aux personnes que ces perspectives n’effraient pas, et qui ont envie de plus de liberté dans leur travail : une liberté logistique [choix des horaires, des jours, du télétravail], mais aussi et surtout une liberté d’esprit. Travailler à temps partagé, c’est avoir un positionnement particulier auprès du client. On est son RH, on peut occuper une position de confiance, lui servir de miroir et avoir toutes les cartes en main pour mettre en place des choses intelligentes, mais jamais on n’est « à lui », et cette indépendance donne justement une saveur supplémentaire à la relation : on peut souvent se permettre de dire davantage de choses que si on était salarié, et on est écouté différemment !
Une question ? Contactez directement nos équipes Finaxim qui vous répondrons très rapidement.
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