Les indicateurs clés de performance, les fameux KPIs (de l’anglais « Key Performance Indicators »), permettent aux entreprises de mesurer leurs performances dans différents domaines. Ce sont des outils de reporting et d’aide à la décision qu’utilisent les chefs d’entreprises au quotidien. Dans le cadre de la gestion financière d’une PME, nous vous proposons de passer en revue les indicateurs de performance indispensables, avant d’évoquer le cas particulier des startups, dont le modèle de croissance diffère d’une entreprise normale.
1. Un pilotage des fondamentaux financiers
Si vous êtes une PME, vous n’avez pas forcément les moyens de rémunérer à temps plein un directeur financier, comme vous hésitez à investir dans un progiciel au coût matériel et humain conséquent. Pourtant, vous avez la nécessité de mettre en place des indicateurs (KPI) simples et utiles pour éviter de naviguer à vue dans la gestion de votre trésorerie. Se poser les bonnes questions en matière de trésorerie peut vous éviter de gros déboires en anticipant vos besoins en cash. Voici des KPIs clés à suivre.
Commencez par mesurer la performance commerciale de votre entreprise d’un mois sur l’autre. Une formule très simple consiste à évaluer la dynamique de votre CA : chiffres d’affaires (CA) du mois passé / chiffres d’affaires (CA) prévu sur le mois passé. Un calcul tout bête, mais qui peut remettre en cause vos prévisions. Si le KPI est inférieur à 1, revoyez vos charges à venir en anticipant une baisse de la trésorerie.
Mesurez le délai moyen de paiement (en anglais DSO : « Days Scales Outstanding », soit le nombre de jours de crédits). Votre objectif est bien évidemment de réduire les délais de paiement de vos clients. Il existe plusieurs indicateurs. Pour rester simple, mesurez la période moyenne de recouvrement pour chaque client : DSO = (Encours total fin de mois x Nombre de jours dans le mois) /CA total du mois.
La croissance de votre entreprise dépend de sa capacité à vendre au bon prix, ce qui demande une gestion optimale des coûts d’exploitation. Pour savoir si ces derniers sont maîtrisés, calculez votre performance opérationnelle : charges réalisées dans le mois passé / charges prévues pour le mois passé. Dans les charges, comptez aussi bien les charges fixes que variables.
Enfin, appréciez le risque client avec le ratio : CA client / CA Total. Basique mais efficace ! Vous ne pourrez plus dire que votre CA s’écroule parce que vous venez de perdre un client ! Il n’est pas forcément facile d’avoir en tête tous ces KPIs au même moment. Simplifiez-vous la tâche, des outils existent comme les agrégateurs de données qui affichent sur un seul écran l’ensemble des paramètres que vous souhaitez contrôler.
2. Startup : un pilotage avec ses exigences spécifiques
Si certains KPIs financiers sont transposables dans le cadre d’une startup, d’autres notions rentrent en jeu pour surveiller et piloter efficacement une jeune pousse. 1ère règle : identifiez en priorité votre besoin en fonds de roulement (BFR). Le BFR représente les besoins de financement à court terme d’une Startup : essentiel pour une entreprise agile qui doit se développer rapidement. Tout doit être pris en compte : loyers, dépenses, salaires,… Vous pouvez ainsi déterminer le CA à réaliser pour atteindre le seuil de rentabilité.
La partie financière du business plan doit être suivie à la loupe. En fonction des résultats effectifs, faites les réajustements nécessaires en identifiant les postes qui pèsent si les rentrées de cash ne sont pas conformes aux objectifs. Un conseil : tenez à jour une comptabilité de la TVA pour pouvoir récupérer la TVA déductible de la TVA collectée. Objectif : éviter les écarts de trésorerie.
Si vous êtes une Jeune Entreprise Innovante (JEI), il y a de grandes chances que vous fassiez appel au Crédit Impôt Recherche, Crédit Impôt Innovation ou crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Soyez vigilant, les décalages de trésorerie sont fréquents, car la machine administrative étatique met souvent du temps pour régler les sommes dues. Anticipez en conséquence sur un délai de paiement souvent flou. Dans le même esprit, organisez un suivi des dépenses engagées et des justificatifs quand vous faites appel à une subvention et une avance remboursable. Si par exemple vous dépensez moins que prévu pour la réalisation d’un projet, l’organisme financeur recalculera l’avance au prorata des frais réellement engagés !
Enfin, optimisez vos délais de paiement : encaissez le plus rapidement possible les créances des clients et régler vos fournisseurs le plus tard possible, sans pour autant rentrer dans un bras de fer avec ces derniers : ce sont aussi vos partenaires. Soyez prévoyant quand vos clients sont des grands groupes : ils font souvent jouer les délais de paiement, négocient vos prix à la baisse, jusqu’à vous imposer une prestation au même prix avec des services supplémentaires.
Le suivi des KPIs financiers est essentiel pour un DAF et un dirigeant de PME. Durant la crise sanitaire, les trésoriers des entreprises ont d’ailleurs dû redoubler de rigueur et de vigilance pour couvrir les risques financiers. Alors que la reprise économique s’amorce depuis le 1er trimestre 2021, certaines entreprises pour qui l’activité repart plus doucement, vont devoir scruter avec attention ces KPIs financiers. La fin des mécanismes de soutien et l’augmentation naturelle de leurs besoins en fonds de roulement nécessitent une gestion très précise de leur trésorerie.
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