La Tribune de l’Assurance mars 2016
La solution du travail à temps partagé, offre de belles opportunités de carrière. TPE et PME du secteur de l’assurance sont concernées.
Pour lutter contre le chômage, encourager la croissance et fluidifier le marché du travail, toutes les solutions d’emploi méritent d’être explorées. Le travail à temps partagé en fait partie. Même si ce n’est pas franchement nouveau !
Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ?
« En fait, cela revient pour un actif à travailler pour plusieurs entreprises mais sous différentes formes : multi-salariat (cumul de plusieurs CDI classiques à temps partiel avec différentes entreprises), CDI unique avec une entreprise de travail à temps partagé (ETTP) ou un groupement d’employeurs (GE) et/ou prestations de services », explique David Bibard, directeur d’Essentiel gestion et fondateur du Portail du Temps Partagé.
Ce mode de travail a aujourd’hui plus encore qu’hier toute sa place alors que les actifs doivent faire face aux fluctuations du marché de l’emploi et que les entreprises, sans visibilité économique, sont de plus en plus frileuses à l’idée d’embaucher. Le temps partagé permet aux travailleurs de valoriser leurs compétences et aux entreprises, essentiellement les TPE/PME/PMI, de satisfaire leurs besoins en personnel sans recruter un salarié à temps plein.
Déjà fortement déployé dans les autres pays européens, ce mode de travail était resté jusqu’alors relativement discret en France. C’est en train de changer. De plus en plus de PME et de professionnels s’y intéressent.[..]
David Bibard, contrôleur de gestion, a franchi le pas du travail à temps partagé en 2010 après quinze ans d’expérience dans des grands groupes. « Pour rien au monde, je ne reviendrai en arrière », confesse-t-il. « C’est très enrichissant au plan professionnel, on ne s’ennuie jamais, et très épanouissant au plan personnel ». Mais il met quand même en garde. « Pour réussir dans cette forme d’emploi, il faut être très organisé, autonome, efficace, proactif, honnête et avoir le sens du contact».
Levier de croissance
Le temps partagé s’avère être un levier de croissance pour les métiers support (RH, finance, informatique…). Les professionnels, qui ont créé des sociétés de temps partagé et se positionnent en prestataires de services, le démontrent. Le Réseau FINAXIM en est un bel exemple. Ses 42 structures, implantées majoritairement en régions Île-de-France et RhôneAlpes, fonctionnent avec 50 permanents. « La plupart sont des indépendants, associé de ces structures, mais quelques-uns sont salariés, précise Emmanuel de Prémont, président du groupe. Nous avons démarré sur la fonction RH, et j’étais moi-même issu de ce métier, puis nous avons décliné le temps partagé sur les fonctions finance et informatique. Nos professionnels interviennent dans des TPE de moins de 10 salariés comme dans des PME de 200 personnes et dans tous les secteurs d’activité. Ils ont accès à notre extranet, participe à des réunions internes et se forment en continu.»
Le temps partagé commence à se déployer dans les services. De petites banques et des intermédiaires d’assurance font appel à Finaxim. Le groupe a même été sollicité en 2015 par Opcabaia pour réaliser des diagnostics RH et développer les bonnes pratiques dans ce domaine.
« C’est positif, reconnaît Emmanuel de Prémont, mais nous considérons qu’il faut encore progresser pour faire mieux connaître cette solution d’emploi. » [..]
Témoignage d’Arben Bora, DG d’ABN Amro Commercial Finance France
«Filiale française de la banque ABN Amro, nous sommes spécialisés dans le financement des entreprises. Notre organisation RH manquait de vision stratégique mais pour des raisons budgétaires nous ne pouvions embaucher un DRH expérimenté à plein temps. Dans un premier temps, nous avons fait appel au cabinet Finaxim qui nous a envoyé trois spécialistes sur une durée de dix mois. Ils nous ont aidé à structurer la fonction, mettre en place ou améliorer les procédures existantes tout en assurant une continuité de service dont la qualité est restée constante malgré le changement des interlocuteurs. La prestation était tellement satisfaisante que nous avons embauché la troisième personne en quatre-cinquièmes l’année suivante ! » »
Source : Florence Duflot – La Tribune de l’Assurance (mars 2016)