Olivier de Fougeroux est Directeur général du Groupe FINAXIM, leader du temps partagé en France. Le réseau FINAXIM accompagne tous types d’entreprises dans le développement de leurs activités grâce à l’externalisation de profils experts dans leurs métiers (DRH, DAF, Directeur Marketing, DSI, …). Observateur privilégié du marché du travail, nous l’avons interrogé pour comprendre en quoi le travail à temps partagé se généralise…
Bonjour Olivier de Fougeroux, le travail à temps partagé, ce n’est pas une idée neuve ?
Olivier de Fougeroux : Non, mais les mentalités changent et évoluent, et avec elles les besoins du marché du travail. Regardez par exemple ce qui se passe concernant le débat sur la réforme des retraites. Il soulève la question de l’employabilité des seniors. Aujourd’hui, passé un certain âge, un cadre expérimenté ne rentre plus dans le plan de développement de l’entreprise, il est perçu comme une charge salariale conséquente, malgré son expérience. Les entreprises préfèrent investir sur des collaborateurs dans la force de l’âge et sur lesquels elles peuvent espérer obtenir une productivité optimale… On aboutit donc à une impasse !
Or, le temps partagé est une réponse adéquate au problème des carrières longues. Il permet à des cadres opérationnels et expérimentés de poursuivre leur chemin avec des défis toujours aussi intellectuellement stimulants !
Et ce que je vois de l’autre côté, ce sont des PME qui se disent : « c’est incroyable, le temps partagé nous donne l’occasion inespérée de profiter d’un accompagnement opérationnel et expert, avec une grande flexibilité ! ». Les experts : DRH, DAF, Directeur Marketing, interviennent en fonction des besoins, sur des missions courtes ou longues, et au rythme souhaité par le client (de 1 à plusieurs jours par semaine).
De manière schématique, le calcul est simple à faire. Une PME n’a pas forcément les moyens de rémunérer un DAF à temps plein, sur la base d’un salaire annuel de 70-80 K€ brut, ce qui lui revient à investir 140 K€. Un DAF qui intervient 2 jours par semaine « coûte » 90 K€ à l’entreprise, faites le calcul … Avec en plus un risque extrêmement modéré, puisqu’il est très simple de mettre un terme au contrat.
Faut-il comprendre qu’il s’agit d’une solution réservée aux cadres qui envisagent autrement une seconde partie de carrière ?
O.D.F. : Non. C’est une idée à laquelle j’aimerais tordre le cou. Le choix de quitter l’entreprise pour exercer ses compétences comme indépendant n’est pas l’apanage des seniors ! Vous avez aujourd’hui des cadres qui à 35 ans se sentent à l’étroit dans une grande entreprise, parce que tout est déjà balisé. Ils peuvent souhaiter plus d’autonomie, développer leurs compétences avec une approche en prise directe avec le terrain.
Quelque part, ces personnes aspirent à reprendre en main leur destin au détriment d’une carrière linéaire qui plafonnera à un moment donné ! Que faut-il faire ? Continuer à se morfondre jusqu’à la retraite, ou bien décider de poursuivre une vie professionnelle épanouissante ?
Je vois aussi dans cette manière de concevoir le travail la possibilité de poursuivre au quotidien une activité gratifiante et vivifiante. En tant que cadre externalisé, vous devez vous former régulièrement, suivre les évolutions métiers de votre fonction, échanger avec vos pairs pour vous enrichir, sans parler du défi que représente chaque nouvelle mission. La routine n’existe pas !
Et les entreprises qui font appel à l’externalisation de compétences à temps partagé, comment perçoivent-elles cet apport ?
O.D.F. : Les PME réalisent qu’elles ont la possibilité de bénéficier d’une expertise et d’un accompagnement opérationnel qu’elles n’ont pas les moyens de financer via une embauche à temps plein, pour une prise de risque minime ! Et puis la réponse à certains besoins n’est pas automatiquement le CDI, mais simplement l’intervention sur une période limitée d’un expert capable de faire monter en compétences une équipe et ses cadres, ou de mener à bien un projet opérationnel de transformation de l’entreprise (restructuration, redressement, digitalisation, réorganisation). Auquel cas, l’appui d’un manager de transition expérimenté est idéal.
Le marché du travail des cadres est aujourd’hui structurellement déficitaire. Il y a plus d’entreprises qui recherchent des cadres que l’inverse… Souvent, les PME n’ont pas la même force d’attraction que les grands groupes ou les startups pour séduire les meilleurs talents. Dans ce contexte, le recours à l’externalisation de compétences est une solution « win-win » pour les 2 parties. La première possède enfin les moyens de ses ambitions en s’appuyant sur une expertise opérationnelle éprouvée, la seconde retrouve un challenge cérébralement et socialement stimulant ! C’est un modèle d’organisation du travail qui explose aujourd’hui, et c’est tout sauf un hasard…
J’évoquais en début d’interview la réforme des retraites. Plus largement, elle interroge la société sur la notion de travail. Quelle place accordons-nous à l’activité professionnelle ? Comment redonner du sens au travail ? Comment avoir une seconde partie de carrière épanouissante ? Il me semble précisément que le travail à temps partagé allie travail, liberté et intérêt… C’est une vision des choses positive et enthousiasmante, ne trouvez-vous pas ?
Merci Olivier de Fougeroux de nous avoir expliqué votre conviction sur l’intérêt de l’externalisation des compétences à temps partagé !
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