Les directeurs de ressources humaines (DRH) français estiment plus souvent que leurs collègues étrangers avoir un rôle « stratégique », mais ils sont beaucoup moins nombreux à reconnaître avoir… un rôle opérationnel.
Ce curieux paradoxe est mis en évidence par une enquête publiée le 23 juin et menée par le cabinet de conseil en gestion des ressources humaines Mercer auprès de 1 000 DRH de 40 pays de la zone Europe/Moyen-Orient/Afrique, dont une centaine en France – les deux tiers (68%) étant DRH d’organisations de plus de 5 000 salariés.
En effet, 85% des DRH français disent participer à la « stratégie globale » de l’entreprise (contre 73% de l’ensemble de l’échantillon), et 67% qu’ils sont impliqués dans « des évolutions significatives » de la marche de l’entreprise (contre 63%).
En revanche, 44% seulement disent « décliner les enjeux opérationnels en actions RH » (contre 68% en moyenne), 41% « être associés dans la planification des opérations » (contre 57%) et 37% seulement « être sollicités en matière d’organisation du travail » (contre 54%)… ce qui paraît tout de même étrange pour des directions de ressources humaines.
Par ailleurs, 50% seulement disent utiliser des indicateurs de satisfaction de leurs salariés pour piloter leur action, contre 76% pour l’ensemble des DRH interrogés.
Ces quelques chiffres, issus des déclarations des DRH eux-mêmes, pourraient bien contribuer à expliquer pourquoi l’impression de distance entre d’une part les « politiques RH » proclamées par les directions d’entreprise, et d’autre part le vécu quotidien des salariés, est si répandue dans les grandes entreprises françaises…